La construction d’une culture de l’intimité familiale
Le cas de l’Italie contemporaine, XXe-XXIe siècle
À l’aide d’un travail interdisciplinaire empirique et théorique reliant les pratiques privées et les discours publics, les contributions de ce numéro thématique de Rives Méditerranéennes interrogent le tournant affectif et intime ayant accompagné les changements du « faire famille » et les tensions politico-sociales qu’il a engendrées en Italie au long des XXe et XXIe siècles.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Revue : Rives méditerranéennes - N° 60/2020
Thème : Sciences humaines et sociales
Sous la direction de : Asquer Enrica, Odasso Laura
Langue : Français
5 illustration(s) couleur
Paru le 02/07/2020
Prix TTC : 15,00€
EAN : 9791032002742
ISBN : 979-10-320-0274-2
Dimensions : 160x240 mm.
Nombre de pages : 210
Ce numéro interroge le « tournant affectif et intime » ayant accompagné les changements de la sphère familiale dans l’Italie contemporaine. Par un travail empirique et théorique apte à démêler les entrelacs des pratiques intimes et des discours publics, les articles ici rassemblés nous distancient de narratives centrées sur une prétendue « anomalie » italienne. Ils attirent plutôt l’attention sur la complexité des processus socio-historiques et visent à relever les contradictions qui se nouent autour de l’institution familiale et des enjeux de sa production politique et publique. Or la famille ne se replie pas sur son intimité ; bien au contraire, c’est son intimité qui se déplace au cœur de l’attention publique et soulève l’intérêt des producteurs divers des discours et des normes (État, Église catholique, mouvements sociaux, presse, experts). Au cours du XXe siècle, aux frontières de l’espace privé et de l’espace public, un travail idéologique et de réforme assigne une place nouvelle aux enfants, aux femmes et aux étrangers. Le contrôle de leur intimité par la gestion de la sexualité et de la formation des unions, par l’encadrement de la filiation et la redéfinition de la parentalité et des taches familiales relèvent des préoccupations sociales et culturelles précises : la reproduction nationale et l’ordre des rapports sociaux de sexe, de racisation et de générations dans un contexte où l’État providence s’avère être, au fil du temps, de plus en plus « familiste ».
Ce numéro interroge le tournant affectif et intime ayant accompagné les changements du « faire famille » et les tensions politico-sociales qu’il a engendrées dans l’Italie contemporaine. Par le biais d’un travail théorique et empirique apte à démêler les entrelacs des pratiques intimes et des discours et décisions publics au sujet de la reproduction nationale, les contributions relèvent les enjeux qui ont accompagné et accompagnent les politiques de l’intime et la définition de la filiation et de la parentalité pendant ce qui a été défini comme le « siècle des enfants ».