Entreprise et civilisation

L’entreprise du 21e siècle ne sera plus seulement centrée sur l’efficacité et la compétitivité. Au-delà de sa responsabilité sociale et environnementale, elle deviendra un acteur essentiel en portant une finalité de civilisation, au niveau mondial mais en respectant toutes les ressources culturelles au niveau local. Ce livre comporte une préface du PDG de Faurecia, Patrick Koller et une postface du Président de Spie-Batignolles, Jean-Charles Robin.
Il est présenté en version bilingue, français/anglais.

Ce livre repose sur la conviction que le monde s’engage dans une nouvelle Renaissance, aussi profonde que celle qui a inauguré l’ère moderne en Occident. Ce changement de paradigme civilisationnel n’est pas spectaculaire, il peut sembler silencieux, passer inaperçu, comme le franchissement d’un aiguillage, alors qu’il implique une rupture irréversible. Les entreprises qui réussissent à perdurer savent s’adapter aux changements sociétaux. Adapter le travail et le management à des normes et des règles juridiques changeantes, et, plus subtilement, aux évolutions sociétales. Il faut donc prendre conscience que les produits et services que l’entreprise propose et cherche à vendre ont une composante sociale et culturelle. Mais ces adaptations ne suffisent plus. Pour l’entreprise, ce n’est plus une adaptation, mais une mutation, un changement d’ADN.L’entreprise doit respecter des principes, ceux de l’efficacité technique et économique, ceux de la compétition, et en même temps allier ces principes à toutes les ressources culturelles du monde. Car si les marchés se globalisent et si le business model s’universalise, les hommes conservent leur milieu culturel, une éducation, une langue maternelle, des modes de vie et de pensée… L’entreprise est ainsi confrontée à une forme nouvelle de complexité : concilier le management des processus et la globalisation stratégique, plutôt séparable des cultures spécifiques, avec l’identité de l’entreprise et les ressources culturelles du monde. Lesquelles représentent une richesse et une opportunité, comparables à la biodiversité du vivant et dont les entreprises ont la responsabilité auprès de l’humanité. Il faut donc combiner l’empreinte génétique de l’entreprise avec les identités locales, ethniques ou nationales. L’engagement dans une filiale, par exemple, dépend de la synergie entre l’ADN de l’entreprise et la culture locale, spécifique, de la filiale. Autre difficulté : les frontières entre l’entreprise et la société, la vie professionnelle et la vie privée, le collectif et l’individuel sont devenues poreuses ; la séparation entre vie professionnelle régie par l’efficacité et vie privée fondée sur la liberté n’est plus intangible. Dès lors, le management dans une entreprise ouverte sur la société et sur le monde doit concilier l’efficacité et la liberté de l’individu. L’entreprise de demain ne sera plus une entreprise-outil centrée sur l’efficacité et une stratégie, elle sera une organisation éthique, au-delà des contraintes légales et politiques, développant sa propre finalité civilisationnelle. Elle devra jouer double jeu, être à la fois performante et compétitive sur les marchés et porteuse de civilisation. Ce qui commence devra cohabiter avec ce qui finit. Ce livre comporte une préface du PDG de Faurecia, Patrick Koller et une post-face du Président de Spie-Batignolles, Jean-Charles Robin.Il est présenté en version bilingue, français/anglais.