Entre politique, éthique et esthétique
Interroger la mémoire en Amérique latine, 1980 à nos jours
Cet ouvrage interroge le « boom mémoriel » en Amérique Latine depuis les années 1980, après dictatures et conflits armés. L’opposition entre politiques de réconciliation et impératif de justice a débouché sur de véritables « guerres » de la mémoire.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Revue : Cahiers d'études romanes CER - N° 41/2-2020
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Sous la direction de : Marchio Julie, Lopez Pierre
Langue : Français
5 illustration(s) couleur
Paru le 04/03/2021
Prix TTC : 15,00€
EAN : 9791032002971
ISBN : 979-10-320-0297-1
Dimensions : 148x210 mm.
Nombre de pages : 366
Le présent numéro des Cahiers d’Études Romanes s’inscrit dans la recherche de l’axe 4 « Mémoire, Mémoires » du CAER qui a pour objet d’interroger le « boom mémoriel » que connaissent les sociétés latino-américaines depuis les années 1980. De fait, celles-ci, tout comme l’ensemble du monde, se caractérisent par une omniprésence de la mémoire qui alimente les discours à la fois politiques, sociaux et culturels. Plusieurs facteurs ont été avancés afin d’expliquer ce rapport souvent pathologique au passé. D’une part, les différentes vagues de démocratisation après les « années de plomb » marquées par les dictatures ont mis en lumière la nécessité d’un devoir de mémoire comme garde-fou contre le retour de la barbarie. D’autre part, face à la sensation d’accélération de l’histoire – due à la révolution des moyens de communication et à la globalisation donnant lieu à une disparition progressive des traditions locales –, le recours obsessionnel à la mémoire apparaît comme un moyen de renouer avec un passé et une identité qui semblent en fuite permanente. De fait, la question de la mémoire historique ou « des mémoires » considérées comme ancestrales par certaines communautés indiennes, est devenue un enjeu social et politique majeur de la (re)construction démocratique des sociétés latino-américaines affectées par le traumatisme de la répression et de la violation des droits de l’Homme qui continue d’habiter le présent.
Les différentes dictatures latino-américaines ou les conflits armés qui ont marqué ce sous-continent sont à l’origine de tortures, disparitions et massacres que des commissions ont tenté de mettre à jour. L’opposition entre des politiques de réconciliation nationale et l’impératif de vérité et de justice réclamées par les associations de victimes a débouché sur de véritables « guerres » de la mémoire. Le présent ouvrage a pour objet d’interroger ce « boom mémoriel » depuis les années 1980 jusqu’à nos jours selon une approche transnationale à la fois politique, éthique et esthétique.