Du malentendu dans la chanson
Derrière ce calembour, l’ouvrage cherche à prouver que la plupart des conditions où la chanson semble en faute cache une recherche créative : de l’erreur involontaire ou tolérée qui devient esthétique à l’ambiguïté naturelle ou volontaire qui devient poétique…
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Collection : Chants Sons
Thème : Arts - esthétique
Sous la direction de : July Joël, Chabot-Canet Céline
Langue : Français
Paru le 18/03/2021
Prix TTC : 29,00€
EAN : 9791032003022
ISBN : 979-10-320-0302-2
Dimensions : 180 x 180 mm.
Nombre de pages : 520
Pour un genre oratoire et prétendument simple, le titre de cet ouvrage pourrait paraître paradoxal ou polémique et relever du calembour. Pourtant nous pensons que la chanson, qui ne laisse jamais assez de temps à l’auditeur, qui couvre, distend ou distancie le texte par son air et sa mise en voix, court le risque, en se coulant dans notre vie quotidienne, de n’être pas bien entendue. Mais est-ce réellement un risque ? N’est-ce pas aussi une chance qu’elle assume et/ou recherche ? C’est ce que nous avons envisagé en interrogeant tout ce qui relève, sans position axiologique, de l’accident, du hasard, de la faille, de la surprise ou de l’incompréhension, de l’erreur involontaire ou tolérée qui devient créative à l’ambiguïté naturelle ou volontaire qui devient poétique… Aux malentendus transculturels qui surgissent dans la transposition d’une aire et ère culturelles à l’autre, s’ajoutent naturellement les malentendus génériques et les malentendus textuels qui prouvent les potentialités de l’ambiguïté au sein même des marginalités du genre, et de l’ambivalence des paroles sous couvert de spontanéité et d’évidence. Deux optiques originales concernent les malentendus esthétiques – refus stratégique d’une mise en « accord » des sémiologies textuelle et musicale – et les malentendus éthiques – adéquation ou non entre l’image de l’artiste et celle de l’énonciateur dans la performance. Mais ces erreurs ne sont-elles pas souvent déjouées par l’auditoire à la faveur du pacte « colludique » que l’artiste parvient à instaurer.
Le titre de cet ouvrage pourrait paraître paradoxal ou polémique, et relever du calembour. Pourtant nous pensons que la chanson, qui ne laisse jamais assez de temps à l’auditeur, en proposant un air qui couvre, distend ou distancie le texte, en imposant une mise en voix non conventionnelle, artistique, et surtout en se coulant dans notre vie quotidienne, court le risque de n’être pas bien entendue. Mais est-ce réellement un risque ? N’est-ce pas aussi une chance qu’elle assume et/ou recherche ? Les conditions d’écoute, la durée très maîtrisée font quasiment partie de son cahier des charges et elle doit jouer avec cela, jonglant entre malentendus textuels, esthétiques, éthiques, génériques ou transculturels.