Des arts qui ne sont plus beaux, Ou la puissance cachée du laid
Souvent refoulée, la laideur constitue un fondement essentiel du dialogue des arts franco-allemands depuis 1750, où sa puissance expressive, sa dimension humaniste, sa force provocatrice et sa fonction critique se sont révélées toujours plus puissantes.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Thème : Arts - esthétique
Auteur(s) : Bancaud Florence
Langue : Français
5 illustration(s) couleur
Paru le 08/04/2021
Prix TTC : 26,00€
EAN : 979103200295
ISBN : 979-10-320-0295-7
Dimensions : 170x220 mm.
Nombre de pages : 316
Depuis le milieu du XIXe siècle, les « arts qui ne sont plus beaux » ont conquis une place toujours plus grande dans l’art et dans l’esthétique. Aujourd’hui la beauté est souvent devenue source de défiance alors que le laid, le kitsch, l’immonde, l’abject font florès et fascinent, interpellent, attirant un public toujours plus nombreux. Mais la réflexion sur le laid est restée souvent superficielle, la condamnation esthétique du laid se doublant souvent d’un jugement de valeur moral. Près d’un siècle et demi plus tard, ce constat reste toujours d’actualité. Car si le beau réunit, le laid, théorisé, voire désamorcé par les post-hégéliens, reste un sujet tabou ou peu central dans l’esthétique alors que depuis Hugo, Baudelaire, Benn, Trakl, Heym et nombre artistes d’avant-garde, il a témoigné d’une puissance expressive, d’une force provocatrice et d’une fonction critique toujours plus puissantes. Cet ouvrage entend rompre avec le tabou de la laideur et refuser l’imbrication de l’esthétique et de la morale pour montrer en quoi la laideur formelle ou artistique constitue un fondement essentiel de la genèse de l’art moderne et du dialogue des arts franco-allemand. Promu comme ingrédient des sentiments mêlés au 18ème siècle et du grotesque romantique, comme fondement du réalisme et du naturalisme, puis comme vecteur essentiel de l’expressionnisme, le laid est devenu une catégorie esthétique autonome et le fondement d’une esthétique négative fondée sur la résitance et la provocation.
Depuis le milieu du xixe siècle, les « arts qui ne sont plus beaux » ont conquis une place toujours plus grande dans l’art et dans l’esthétique. Mais la réflexion sur le laid est restée souvent superficielle, la condamnation esthétique du laid se doublant souvent d’un jugement de valeur moral. Cet ouvrage entend montrer en quoi la laideur artistique constitue un fondement essentiel du dialogue des arts franco-allemand, une catégorie esthétique autonome et un facteur déterminant du passage d’une esthétique de l’impression à une esthétique de l’expression, de la résistance et de la provocation.