
Clipperton, les restes de La Passion
Regards sur le seul atoll corallien français dans l'océan Pacifique nord-oriental
Éditeur : Presses universitaires des Antilles
2ème édition
Collection : Espace, territoires et sociétés
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Tchekemian Anthony
Langue : français
Traduit de : Chaliand Gérard
Sortie prévue le 10/05/2023
Prix TTC : 30,00€
EAN : 9791095177531
Dimensions : 156 x 236 mm.
Nombre de pages : 192
Enseignant-chercheur à l’Université de la Polynésie Française, Anthony Tchékémian a récemment publié un ouvrage sur un petit atoll français méconnu et pourtant si mystérieux, du nom de La Passion-Clipperton. Après une mission d’un mois en immersion totale, il est revenu avec de nombreuses observations et données scientifiques, dont des photographies couleur, rares, permettent de découvrir cet atoll français du bout du monde et qui représente une île sentinelle en terme de protection de l’environnement !
Aussi, l’étude des nombreux vestiges témoigne des activités passées (exploitation de phosphate entre 1892 et 1905, base de l’armée américaine en 1944, puis française entre 1966 et 1969), mais aussi récentes (mission scientifique menée par Jean-Louis Etienne, de radioamateurs…). Elle nous renseigne sur les occupations et revendications stratégiques de différents pays, de l’émission de timbres, jusqu’aux pressions actuelles sur les ressources marines, notamment dans la Zone Economique Exclusive, puisque l’atoll de Clipperton représente un intérêt géopolitique et scientifique pour l’Etat français et le Gouvernement polynésien.
L’auteur s’est également intéressé aux importants amas de déchets déposés quotidiennement par la mer sur l’atoll.
L’étude de l’ensemble des « restes » présent sur l’île, c’est-à-dire les vestiges et déchets permet de comprendre les formes d’appropriation, de gestion, d’échanges, de transformations d’un territoire. Au-delà de cette approche, leur nature, leur dispersion et leur dynamique ont une valeur heuristique considérable pour les sciences humaines et sociales. La problématique des restes est donc envisagée non seulement comme un revers de la production, mais aussi comme un objet de recherche associant les dimensions historiques, géographiques, économiques, géopolitiques, paysagères, environnementales, écologiques et symboliques.
Le travail de terrain a donc permis de géoréférencer plus d’une centaine de restes, de les mesurer, de les photographier, et d’en établir la seule cartographie existante. L’analyse qui s’en suit est l’occasion de penser et mettre en débat les impacts des crises économiques et environnementales actuelles sur des territoires, pourtant inhabités, mais aux dimensions multiples, jusqu’à comprendre l’intérêt de la présence française dans le Pacifique.
En effet, cet atoll, si isolé soit-il, représente l’une des clefs du Pacifique, car il s’agit d’un relais obligatoire entre le Panama et les îles Hawaï. De plus, pour l’Armée française, Clipperton possède l’avantage d’être très proche de l’Équateur, ce qui constitue une position idéale pour suivre les mouvements satellitaires.
Ainsi, l’installation d’une base militaire et scientifique sur Clipperton permettrait à la France de renforcer ses moyens pour affirmer sa souveraineté dans le Pacifique (sur le modèle de bases présentes dans l’océan Indien).
Cet ouvrage, édité aux Presses Universitaires des Antilles (PUA), est préfacé par le géopoliticien et essayiste français, Gérard Chaliand. Il a, de plus, été sélectionné pour concourir à deux prestigieux prix : en 2022 à celui de la Société de Géographie (Paris) et en 2023 à celui du Livre de Géographie des Lycéens et Étudiants (Metz).
L’île de Clipperton, ou encore de la Passion, est la seule terre française, le seul atoll du Pacifique Nord-Oriental localisés dans la zone de l’Amérique latine et des Caraïbes. Une expédition scientifique a permis de géoréférencer des restes sur l’île, dont des vestiges militaires, d’expéditions antérieures, puis des amas de déchets plastiques. Le travail de terrain a conduit à réaliser l’unique cartographie existante, à ce jour. Chacun de ces restes est illustré par une photographie, ainsi que d’autres clichés permettant de transporter les lecteurs au coeur de cet atoll isolé, soit un total de 255 photos. Ainsi présenté, le traitement de ces données a une valeur heuristique importante pour les sciences humaines et sociales. La problématique des restes est envisagée non seulement comme un revers de la production, mais aussi comme un objet de recherche associant les dimensions historiques, géographiques, économiques, géopolitiques, paysagères, environnementales, écologiques et symboliques. Ce livre permet donc de penser et de mettre en débat les effets des crises environnementales et économiques actuelles. De plus, la lecture des pérégrinations scientifiques permet aux lecteurs d’arpenter l’atoll, d’explorer cette île isolée, d’en observer la faune, la flore et les paysages, d’en ressentir les éléments sur une note iodée, au son des vagues, des vents et des chants d’oiseaux. Sa lecture suscite une sensation de dépaysement, une impression d’évasion du quotidien, un sentiment de « retour à la nature », puisque vous cheminerez, au travers de ces pages, dans le mythe de l’île au trésor, avec ses eaux turquoise et son décor paradisiaque de plages de sable blanc bordées de cocotiers. Ce qui conduit à s’interroger, de façon plus générale, sur la place des interactions entre l’être humain et le vivant. Cette approche s’inscrit dans le renouvellement actuel de la géographie et permet d’articuler de façon novatrice sciences sociales et sciences naturelles.