Archives et traces : enjeux, usages et poétiques.
Actes des Doctoriales de l’Europe médiane, de l’espace russe et (post)soviétique (DEMEPS 2021)
En quoi les archives peuvent-elles nourrir le travail des chercheurs, mais aussi celui des artistes et, plus largement, fonder l’identité d’un individu ? Cette interprétation du passé par les archives devient d’autant plus problématique dans les pays de l’espace post-soviétique.
Éditeur : Inalco Presses
1ére édition
Revue : Slovo - N° 53
Thème : Sciences humaines et sociales
Auteur(s) : Kozyreva Anastasia, Lakine Denis, et Wolkenstein Paul
Langue : Français
Paru le 10/05/2023
Prix TTC : 18,00€
EAN : 9782858314249
Dimensions : 160 x 240 mm.
Nombre de pages : 158
À la fois outils et objets de recherche, les archives sont des lieux de mémoire qui permettent une enquête sur le passé associant des interrogations sur l’origine, l’identité et l’avenir. Abordées du point de vue de la construction, des usages et des spoliations par des institutions et par des individus, les archives présentées dans les études des jeunes chercheurs rassemblées dans ce numéro de Slovo deviennent un point de départ pour une interrogation sur les transformations des sociétés dans les aires géographiques d’Europe centrale et orientale et de l’ex-URSS.
Cette interrogation nous permet d’abord de découvrir les différentes formes de mémoires (individuelle, collective, institutionnelle, identitaire) dans leur interaction avec des archives aux supports variés. Que le dispositif soit écrit ou oral, appartenant aux réseaux sociaux ou à la presse, de nature politique ou sociétale, les archives sont utilisées pour une réécriture ou une manipulation de l’histoire. Quant au domaine des arts et de la littérature, les archives non seulement apparaissent comme les témoins d’un processus de création, mais aussi participent de la conception esthétique d’une oeuvre. Questionner les archives revient ici à interroger leur statut en tant que source d’inspiration, outil d’interprétation, lieu de création et geste poétique. Enfin, les différents usages des archives par les chercheurs mettent en lumière des perspectives pour un renouvellement des études architecturales, littéraires ou musicales.
L’emploi des archives induit nécessairement un certain rapport au passé. Cela concerne bien sûr le chercheur, en tant qu’expert de l’interprétation du passé, mais aussi plus largement, un État ou un individu, qui peuvent s’en emparer pour construire leur identité. Dans l’espace post-soviétique, les archives méritent une analyse particulière, à la fois comme un objet d’études en soi (comment les archives ont été constituées, modifiées, truquées), mais aussi comme un outil détourné de son usage initial : en littérature, dans le cinéma, les jeux vidéo, etc. Plus largement, revenir aux archives moins connues (textuelles, audio, etc.) crée pour le chercheur de nouvelles possibilités d’interprétation du présent, de l’histoire, des textes et des oeuvres. Ce numéro de Slovo retrace ainsi les réflexions prolifiques sur ce sujet complexe et polyforme, toutes disciplines confondues (histoire, littérature, cinéma, jeux vidéo, architecture, etc.), échangées par de jeunes chercheurs lors des Doctoriales du Centre de recherche Europes-Eurasie (CREE).