Una sociedad de frontera

Venus d’Europe, les hommes et les femmes qui ont fondé Ciudad Real de Chiapa, leurs actions de contrôle des ressources et leurs relations interpersonnelles sont abordés sous le prisme de la micro-analyse pour comprendre la dynamique macroscopique des mondes ibériques.

Ce livre traite des relations interpersonnelles et asymétriques qui ont configuré la vecindad de Ciudad Real de Chiapa, aujourd’hui San Cristóbal de las Casas. Il s’agit d’une ville frontalière entre le Mexique et le Guatemala, entourée d’une population indigène nombreuse et diversifiée. Sur la base d’une analyse relationnelle, les liens entre les colons et les nouveaux arrivants sont étudiés depuis la conquête espagnole jusqu’aux premières décennies du XVIIe siècle. Les conflits pour le contrôle des ressources locales ont produit des dynamiques de liens dont les changements ont exprimé des étapes de sociabilité, ainsi que des portées locales, régionales et transocéaniques. L’étude de Ciudad Real de Chiapa comme territoire frontalier permet de développer des outils de compréhension d’autres espaces en Europe et en Amérique, où la mobilité spatiale et sociale, les liens qui rendent viable l’exercice de l’autorité et l’immensité des ressources ont joué un rôle déterminant dans la dynamique de ses vecindades. L’action des hommes et des femmes de Ciudad Real construit chaque jour la monarchie espagnole à l’échelle locale. Ainsi, il est possible de comprendre la vecindad comme l’unité de base de l’empire, expression et contenu de l’ensemble de ses dynamiques.