Pour une poétique de l’archive. Femmes de Claude Simon sur les peintures de Joan Miro
Pour une Poétique de l’archive interroge, à partir d’une collaboration entre Claude Simon et Joan Miró, les processus d’élaboration du manuscrit jusqu’au livre publié, lorsque ces processus sont nourris par l’interaction des images du peintre et des formes langagières de l’écrivain. Où commence, où finit le geste de la création littéraire ?
Éditeur : Presses Sorbonne Nouvelle
1ére édition
Collection : Littérature et traduction - Archives
Thème : Lettres - linguistique
Sous la direction de : Calle-Gruber Mireille, Campaignolle Hélène
Langue : Français
Paru le 01/02/2024
Prix TTC : 28,00€
EAN : 9782379061066
Dimensions : 190 x 230 mm.
Nombre de pages : 366
Pour une Poétique de l’archive interroge, à partir d’une collaboration entre Claude Simon et Joan Miró, les processus d’élaboration du manuscrit jusqu’au livre publié, lorsque ces processus sont nourris par l’interaction des images du peintre et des formes langagières de l’écrivain. Où commence, où finit le geste de la création littéraire ?
Qu’est-ce qu’une œuvre littéraire et jusqu’où ? Car le plus souvent on la limite au texte publié et à ses avant-textes, alors que le périmètre des ressources littéraires s’étend à des zones d’inspiration plus incertaines : au-delà des brouillons, la correspondance épistolaire, les rencontres, les voyages, l’histoire familiale, les pratiques artistiques.
Ce sont ces questions qui fondent le travail romanesque de Claude Simon, écrivain qui fut d’abord peintre et photographe.
Cette permanente remise en jeu des ressources et des ressorts de l’écriture, invite à élargir vers une poétique de l’archive les perspectives ouvertes par la génétique des textes ; et à considérer comment une approche pluridisciplinaire raisonnée, alliant science archivistique et humanités numériques, éclaire les cheminements de l’analyse littéraire.
Quelle lectrice ou quel lecteur n’a rêvé de s’asseoir à la table de l’écrivain et de
suivre les tracés tâtonnants de sa main ? Que dit le manuscrit du livre achevé
et édité ? Que fait l’archive au cours de l’écriture ? Qu’est-ce qu’une œuvre
littéraire et jusqu’où ?
Ce sont ces questions qui fondent le travail romanesque de Claude Simon :
l’écrivain puise à des gisements langagiers révélateurs d’une archéologie de
l’imaginaire ; il compose ses livres par assemblages de fragments hétérogènes,
trouve ressource littéraire dans la plasticité des formes artistiques qu’il
a pratiquées en peintre pendant plus de vingt ans. Un constant souci de l’archive
l’habite dont témoigne la donation structurée de ses manuscrits à La Bibliothèque
Littéraire Jacques Doucet.
La présente étude des manuscrits de Claude Simon, replacée dès lors au cœur
de la démarche de l’écrivain, offre une approche pluridisciplinaire : science
archivistique et Humanités numériques constituent un sismographe détecteur
des cheminements de l’analyse littéraire et artistique.
Cet ouvrage a valeur propédeutique et expérimentale : il montre en quoi la
genèse de l’œuvre relève d’une poétique de l’archive, et comment cette réflexion
collective est capable d’éclairer l’exigence d’une « vraie critique » dont Claude
Simon affirme qu’elle « est aussi un art parmi les plus difficiles et les plus
dangereux pour celui qui s’y adonne ».