Données médicales
XVIIe-XXIe siècle
L’avènement de la médecine dite personnalisée, de l’intelligence artificielle et de ses dispositifs algorithmiques ont reconfiguré la notion de données médicales, mais aussi les modalités concrètes de la relation thérapeutique que ce numéro repense dans un temps long (xviie-xxie siècle).
Éditeur : Presses universitaires du Midi
1ére édition
Revue : Histoire, médecine et santé - N° 22/2022
Thème : Sciences - mathématiques
Sous la direction de : Guillemain Hervé, Hanafi Nahema
Langue : Français
Paru le 18/01/2023
Prix TTC : 15,00€
EAN : 9782810712250
Dimensions : 160 x 240 mm.
Nombre de pages : 244
De nos jours, le paradigme du grand nombre (big data) entraîne un renouvellement des représentations médicales du corps et de la relation thérapeutique. L’avènement de la médecine dite personnalisée, de l’intelligence artificielle et de ses dispositifs algorithmiques s’accompagne de nouveaux imaginaires et rhétoriques soignants. Ces dernières déploient un discours prophétique sur les découvertes scientifiques à venir, sur la capacité des sciences à repousser les maladies et même la mort, à renforcer et normaliser les corps ; l’idée d’une médecine toute puissante, en somme. La « vérité » des corps et la résolution de leurs troubles ne se trouveraient que dans ce qui est pensé comme une double objectivation : traitement de données quantitativement nombreuses et réalisation de l’exercice par une machine non douée d’affects.
Ce numéro revient sur ces rhétoriques médicales, saisissant ces promesses intellectuelles et techniques dans le temps long, en les articulant aux relations thérapeutiques qu’elles induisent. Il enquête sur les césures que génère l’émergence des données médicales en grand nombre, comme sur les très fortes permanences de l’idée d’un « progrès » nécessairement obtenu par une mise à distance de la médiation humaine, pour saisir les corps et leurs pathologies.
Ce numéro propose une définition et une historicisation des données médicales dans un temps long en mesurant les incidences du paradigme du grand nombre (big data) en matière de soins. L’avènement de la médecine dite personnalisée, de l’intelligence artificielle et de ses dispositifs algorithmiques s’accompagne effectivement de nouveaux imaginaires et rhétoriques soignantes. En investissant d’une part les imaginaires soignants, et d’autre part la place des individus souffrants, il documente les césures que génère l’émergence des données médicales en grand nombre ainsi que les très fortes permanences, jusqu’aux discours contemporains, de l’idée d’un « progrès » nécessairement obtenu par une mise à distance, de plus en plus importante, de la médiation humaine, pour saisir les corps et leurs pathologies.