Manuscrit d’un voyageur, voyages d’un manuscrit
Cet ouvrage est le fruit de l’heureuse découverte d’un manuscrit considéré comme perdu depuis presque trois cents ans. Il contient un recueil d’inscriptions latines de l’Afrique proconsulaire rédigé par Francisco Ximenez de Santa Cathalina, le plus important explorateur européen du Maghreb à son époque. Ce manuscrit, qui a voyagé de Tunis à Vérone puis à Nîmes, nous apprend que son auteur était directement relié à l’antiquarisme européen et à la République des Lettres. En effet, il constitua la partie concernant l’Afrique du Nord du projet de Scipione Maffei, qui planifia un Corpus Inscriptionum Latinarum un siècle avant la lettre. Cette monographie apporte un nouvel éclairage sur la réception des antiquités africaines au XVIIIe siècle tout en fournissant des informations inédites sur les monuments épigraphiques.
Éditeur : Ausonius éditions
1ére édition
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Gonzalez Bordas Hernan
Langue : Français
Paru le 15/03/2022
Prix TTC : 19,00€
EAN : 9782535613474
ISBN : 978-2-53561-347-4
Dimensions : 170x240 mm.
Non disponible
Ce livre propose l’édition critique d’un manuscrit du XVIIIe siècle rédigé en castillan, récemment découvert à Nîmes, qui porte principalement sur des inscriptions latines de l’Afrique proconsulaire. Ce recueil d’inscriptions nous plonge dans l’histoire de l’épigraphie et de la réception de l’Antiquité, tout comme dans celle des voyages et de la transmission des connaissances. Contenant des informations jusqu’ici inédites sur de nombreuses inscriptions, il permet également de se pencher sur l’histoire ancienne du Maghreb. Son auteur, Francisco Ximenez de Santa Cathalina, fut un frère trinitaire ayant séjourné à Tunis entre 1720 et 1735, avec pour mission de s’occuper des chrétiens réduits en esclavage. En raison du grand nombre d’inscriptions qu’il transcrivit et de la fiabilité de ses transcriptions, Theodor Mommsen le considéra comme l’épigraphiste le plus important de l’Afrique. Conçu entre 1724 et 1726, le manuscrit étudié est le fruit d’une riche période d’explorations durant lesquelles son auteur fut ébloui par les antiquités de sites majeurs, notamment Dougga, Sbeïtla ou le Temple des Eaux près de Zaghouan. Le recueil fut envoyé à Vérone pour enrichir le corpus absolutissimum d’inscriptions latines que préparait Scipione Maffei, en lice avec Ludovico Muratori, avant que ses folios, désordonnés, finissent à Nîmes, parmi les liasses léguées à Jean-François Séguier.
Le premier chapitre de cette monographie replace F. Ximenez dans son contexte historique et intellectuel et retrace le parcours de ses excursions. Dans le deuxième, un nouvel ordre des folios est proposé en cherchant de rétablir sa forme originale au recueil qui est transcrit et traduit au français dans le troisième chapitre. Le quatrième présente les descriptions et variations de lectures de chaque inscription en suivant l’ordre alphabétique des sites. Elles sont comparées avec celles des récits d’autres auteurs, afin de mieux comprendre comment circulaient les informations. Les corrections et annotations de Sc. Maffei sont analysées et ses intérêts décortiqués. Le cinquième prend en considération le grand projet intellectuel mafféien tout comme son réseau de correspondants et intermédiaires, notamment ceux qui permirent la livraison du manuscrit de F. Ximenez. En même temps, on observe de près la réception des antiquités africaines en Europe et on redonne à cet auteur sa place dans l’antiquarisme du XVIIIe siècle.