
L’ordre wilsonien
Essai sur l’américanisation du système international, des Lumières à Joe Biden
Éditeur : Sorbonne université Presses
1ére édition
Collection : Mondes contemporains
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : David François
Langue :
Sortie prévue le 01/03/2024
Prix TTC : 24,00€
EAN : 9791023107678
Dimensions : 159 x 239 mm.
Nombre de pages : 442
Une analyse historique de la politique étrangère des États-Unis à l’aune du wilsonisme, à l’intersection de l’idéalisme des Lumières et de la Realpolitik.
Cet ouvrage éclaire le système international actuel, inlassablement façonné par les États-Unis depuis Wilson et Roosevelt, et la sortie de l’isolationnisme. Il développe l’idée selon laquelle les Quatorze Points du 8 janvier 1918 constituent la boussole de la politique étrangère de Washington jusqu’à aujourd’hui. Largement idéaliste et pétrie de l’exceptionnalisme des pères fondateurs, cette diplomatie se heurte aux réalités de l’histoire contemporaine. Au départ opposée aux principes du congrès de Vienne (équilibre des puissances, stabilité hégémonique), sa stratégie en reprend toutefois les logiques imparables au service de la consolidation de la puissance américaine. Analysant l’« ère des Lumières » (la nôtre, s’étendant des révolutions du XVIIIe siècle à la présidence de Joe Biden), François David démontre que les États-Unis ont forgé la plus performante des alliances entre la Realpolitik et l’idéalisme, malgré des contradictions, en particulier le rôle à accorder au multilatéralisme institutionnalisé (SDN, ONU). Paradoxalement, l’Europe devient aujourd’hui plus wilsonienne que Wilson, annonçant un XXIe siècle wilsonien, mais pas nécessairement américain.
Comment décrypter le système international actuel à l’aune de la diplomatie des valeurs d’un Joe Biden ? Comment interpréter la politique étrangère de ses prédécesseurs ? Versatiles, opportunistes, impérialistes, tantôt cyniques, tantôt amateurs, mais toujours pétris d’arrière-pensées, les États-Unis ont (presque) toujours tort, ce qui représente un défi aux statistiques de la géopolitique. Ni pro- ni antiaméricain, cet ouvrage campe les ressorts profonds et ambivalents de la stratégie du nouveau continent sur la période contemporaine, celle qu’on ferait mieux d’appeler l’« ère des Lumières ». Depuis 1776, les États-Unis nourrissent un projet pour eux-mêmes et le reste du monde. Après un long siècle d’hésitations, Woodrow Wilson et ses Quatorze Points synthétisent l’exceptionnalisme américain et fixent pour longtemps les paramètres structurants du système international : paix républicaine, diplomatie publique, libre-échange, autodétermination des nations, maîtrise des armements et, par-dessus tout, la Société des Nations, transfigurée en Organisation des Nations unies. Ce monde que l’Amérique veut repeindre à ses couleurs souffre à l’heure actuelle des mêmes contradictions que les politiques aléatoires des administrations présidentielles successives. L’ordre wilsonien n’abolit pas les lois de la Realpolitik, contrairement à ses intentions initiales. En fait, il les transforme et les organise au prisme de l’idéal démocratique hérité du XVIIIe siècle. Pour le meilleur et parfois le pire : « America first! »