Les espaces alternatifs du politique (monde atlantique, XVIIIe-XIXe siècles)

Ce dossier propose, à partir de l’analyse de cas précis en Europe et aux Amériques entre XVIIIe et XIXe siècles, d’étudier des pratiques politiques qui sont a priori en dehors de l’espace politique institutionnalisé et qui, du coup, sont peu visibles en tant que telles. L’hypothèse de départ est que le politique est régulièrement ailleurs que dans les espaces définis comme politiques. Les contributions réunies ici permettent de cerner les contours de pratiques politiques dans des lieux, dans des groupes sociaux, et à partir de supports qui sont tous inattendus du point de vue de leur caractère politique. Elles concernent à la fois des profanes et des professionnels ; des lieux légitimes de la politique et des lieux inattendus ; des pratiques qui sont traditionnellement considérées comme politiques, et d’autres non, telles que les souscriptions ou les pratiques religieuses.

Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, tout un pan de l’action politique s’est trouvé délégitimé par les gouvernements et les secteurs dominants de la société, au profit d’une définition du politique s’inscrivant dans le cadre pacifié et normé, défini par les États comme étant celui du débat public. À partir de l’analyse de cas précis, ce dossier étude ces pratiques politiques peu visibles car a priori en dehors de l’espace politique institutionnalisé, et propose ainsi un élargissement en aval et en amont de la chronologie désormais bien établie de l’âge des révolutions.