Le Féminin en partage
Le voyage d'Anna Jameson au Canada (1836-1837)
La modernité d’Anna Jameson entre aujourd’hui en résonance avec l’éco-critique et le féminisme : exploratrice d’avant-garde des paysages nord-américains et des Premières Nations amérindiennes, elle exerça une influence émancipatrice sur ses lectrices britanniques, contemporaines du XIXe siècle.
Éditeur : Sorbonne université Presses
1ére édition
Collection : Mondes anglophones
Thème : Histoire - géographie - archéologie et Lettres - linguistique
Auteur(s) : Quaireau Anne-Florence
Langue : Anglais
Paru le 09/12/2022
Prix TTC : 26,00€
EAN : 9791023107357
Dimensions : 145 x 210 mm.
Nombre de pages : 410
Dans Winter Studies and Summer Rambles in Canada (1838), Anna Jameson (1794-1860) entremêle le récit de son voyage et sa quête d’indépendance. Ce texte longtemps négligé se révèle par sa richesse et sa dimension politique. Parcourant l’immensité canadienne en traîneau, en charrette ou en canoë ombrelle à la main, Anna Jameson fait de son expédition une aventure littéraire et politique et se livre à une peinture-écriture de la nature et à de nombreuses descriptions proto-ethnographiques. Entrepris au moment où elle souhaite se séparer de son mari, ce périple lui permet de traverser le jeune espace canadien et de partir à la rencontre des Premières Nations, en particulier des femmes anichinabées. C’est sous les traits d’une voyageuse attentive à leur condition de femmes autochtones qu’Anna Jameson apparait dans ce récit épistolaire : l’amie à qui elle s’adresse et toutes ses lectrices britanniques verront en elle un modèle d’émancipation féminine.En utilisant la littérature de mille façons pour s’élever, gagner son autonomie et promouvoir les droits des femmes, c’est la définition du féminin qu’Anna Jameson redessine, et qui inspirera les premières féministes britanniques.
Anna Jameson (1794-1860), future mentor des premières féministes britanniques, utilisa le récit de son voyage au Canada en 1836-1837 pour promouvoir les droits des femmes britanniques. Nous révélons ici la richesse, la modernité et la dimension politique de ce récit longtemps négligé. Tout, du fond à la forme, y concourt à redéfinir la compréhension de ce qu’est une femme. A travers son propre personnage, Jameson se met en scène sur des terres sauvages, en jupons, ombrelle à la main, et transforme son voyage en intrigue et en exploit extraordinaire aux accents d’aventure. Son récit fait la part belle à une peinture-écriture de la nature canadienne, et rapproche par exemple les souches d’arbres, trace de la colonisation en cours, de femmes européennes dépérissant dans des mariages malheureux. D’autres images mêlant le beau et le sublime, comme les chutes du Niagara, sont évoquées pour réconcilier le féminin et le masculin. Adressé à une amie, ce journal épistolaire entraîne dans son sillage les contemporaines de Jameson restées sur le Vieux Continent, qui rencontrent ainsi les Premières Nations canadiennes à travers des descriptions proto-ethnographiques, l’adoption de la voyageuse par une famille anichinabée et son intronisation dans la tribu.