L’Amitié au XIXe siècle
Peu étudiée, l’amitié au XIXe imprègne pourtant les fictions romanesques qui dessinent des manières de penser le lien à l’autre dans une société en pleine mutation. Les écrivains nous invitent alors à réinterroger ce lien essentiel à notre humanité.
Éditeur : Presses universitaires de Bordeaux
1ére édition
Collection : Eidôlon
Thème : Lettres - linguistique
Sous la direction de : Laville Béatrice
Langue : français
Sortie prévue le 06/03/2025
Prix TTC : 16,00€
EAN : 9791091052375
Dimensions : 160 x 240 mm.
Nombre de pages : 160
Peu étudiée, l’amitié au XIXe imprègne pourtant les fictions romanesques qui dessinent des manières de penser le lien à l’autre dans une société en pleine mutation. Les écrivains nous invitent alors à réinterroger ce lien essentiel à notre humanité.
L’amitié, au cœur de toute humanité, appartient à l’expérience universelle, transcendant les cultures et les frontières. Hors de l’espace familial, les affinités électives structurent le lien de l’individu à l’espace social, tout en accroissant le sentiment de l’existence par le plaisir que procure le commerce avec autrui, dans une relation où s’éprouvent la liberté, l’affection, la vision du monde, les enthousiasmes, mais aussi la sphère réconfortante de l’entre soi. L’amitié est un lien du choix absolu, un don de soi et un accueil de l’altérité. Cette notion, historiquement apanage des philosophes, s’est déployée, avant le XIXe siècle, dans des genres textuels fort divers, portraits, mémoires, journaux, correspondances, fictions, où l’altérité est appréhendée le plus souvent comme une expansion de soi et façonne un imaginaire de l’amitié. Qu’en est-il au XIXe siècle à un moment où la société libérale et marchande impose un nouvel ordre économique et modifie en profondeur les relations sociales régies alors par la concurrence ? L’amitié s’inscrit aussi dans une réciprocité d’intérêts que la sphère économique et politique vient contaminer, et que les romans, laboratoires d’expériences possibles, n’auront de cesse d’interroger. Que dit le XIXe siècle de la manière de vivre, de rêver, de fantasmer l’amitié, comment la littérature interroge-t-elle ce lien si particulier qui relève à la fois de la ressemblance et de la dissemblance, de l’intérêt et du désintéressement, de l’intimité de l’entre soi et de l’accueil d’une communauté? Les récits d’amitié (dans un parcours qui convoque notamment Claire de Duras, Balzac, Dumas, Flaubert, Zola, Barrès, Ravel…) montrent combien, dans sa modernité, le dix-neuvième siècle nous invite à penser les médiations émotives dans leur diversité, à en conserver le bruissement, et à réinterroger la complexité de notre lien à autrui.