La terre crue en contexte funéraire

Si les constructions en terre crue de la Préhistoire récente sont (re)connues de longue date au Proche-Orient, ce n’est qu’au début des années 2000 que la communauté scientifique prend pleinement conscience du potentiel européen, et plus particulièrement du Midi méditerranéen, avec la mise au jour de bâtiments en terre du Néolithique en Languedoc et en Provence. Aujourd’hui, ce matériau constitue un objet d’étude privilégié en tant que composante essentielle des cultures constructives et révélateur des systèmes socio-économiques. La thématique retenue pour cette table ronde, la terre crue en contexte funéraire, restait jusque-là traitée de manière anecdotique au sein de thématiques plus larges ou connexes. Au regard des découvertes archéologiques récentes, il était donc crucial de la documenter et de mieux la comprendre pour l’appréhender à une large échelle, en prenant en compte la complémentarité des différents travaux et études qu’il convient aujourd’hui de corréler. Les discussions se sont articulées autour de plusieurs axes : rôle et déclinaisons formelles de la terre crue au sein de l’espace funéraire, spécificités techniques en tant qu’élément ou système architectural, statut dans la sémantique funéraire. Les dix-sept contributions réunies ici couvrent une large chronologie, du Néolithique au Bronze moyen, et une large aire géographique incluant l’Europe (Italie, Espagne, France, Crète, Royaume-Uni, Irlande, Malte), le Levant (Syrie) et le Caucase (Azerbaïdjan).