La promesse d’une vi(ll)e meilleure ?
La fabrique du logement pour les classes moyennes à Johannesburg
Dans un ouvrage très documenté, Karen Lévy, architecte et urbaniste, dresse le paysage urbain de Johannesburg à travers les visions des habitants, des acteurs de l’immobilier et des politiques du logement.
Éditeur : Presses universitaires de Paris Nanterre
1ére édition
Collection : IFAS-Recherche
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Lévy Karen
Langue :
Paru le 17/10/2023
Prix TTC : 23,00€
EAN : 9782840165200
Dimensions : 153 x 239 mm.
Nombre de pages : 324
Dans un ouvrage très documenté, Karen Lévy, architecte et urbaniste, dresse le paysage urbain de Johannesburg à travers les visions des habitants, des acteurs de l’immobilier et des politiques du logement.
Murs, fils barbelés, caméras…
Depuis les années 2000, les lotissements fermés, exemples flagrants de l’urbanisme sécuritaire, se sont mis à dévorer les périphéries urbaines de Johannesburg. Le modèle des gated communities à bas coût s’y normalise et s’y uniformise. Promus par une société post-apartheid qui s’invente, ces opérations immobilières d’entrée de gamme, dupliquées à l’infini, sont le résultat à la fois de choix politiques, de visions idéologiques et de cultures techniques. L’aménagement du territoire soumis aux puissances financières débouche sur de nouvelles formes de relégation et de fragmentation. C’est une périurbanisation vorace qui s’opère en silence.
Quels acteurs publics et privés contribuent à leur production ? Quelles logiques derrière cette production privée qui renforce une urbanité basée sur la peur et l’auto-exclusion ? Et que pensent celles et ceux qui achètent ces logements ?
C’est une analyse approfondie des formes actuelles de « suburbanisation » de la capitale économique sudafricaine que cet ouvrage propose au lecteur.
Les politiques urbaines de « reconstruction » post-apartheid du début du xxe siècle n’ont pas permis de réduire les injustices spatiales du Gauteng et de Johannesburg en particulier. Sous l’impulsion des acteurs privés, les résidences fermées d’entrée de gamme, symbole de l’ascension sociale des classes moyennes, diffusent de nouvelles formes de relégation et de fragmentation qui questionnent fortement le lien social, l’étalement et la mobilité croissante. Le peu d’investigations menées sur cette ville « moyenne », qui se veut synonyme de progrès et de modernité, offre l’opportunité de mobiliser une réflexion nouvelle sur les interrelations qui existent entre production de la ville, pratiques et territoires.
Loin d’être monolithique, le logement d’entrée de gamme s’est développé à travers maints arrangements institutionnels particuliers et géographiquement situés. Le rôle des acteurs privés impliqués dans la gouvernance urbaine, souvent méconnu et rarement étudié, est devenu la clé de voûte des transformations contemporaines de la ville. L’originalité de ce travail a été de révéler les principes de constitution de savoirs spécialisés et spatialisés, qui éclairent le processus de codification des pratiques et donc la naissance de l’urbanisme sécuritaire institutionnalisé au sein de la métropole.