Éloges collectifs de femmes à la Renaissance française
Cet ouvrage rassemble dix textes publiés au XVIe siècle faisant l’éloge des femmes, témoignant de l’ancienneté du débat sur l’inégalité des sexes et le féminisme dont beaucoup pensent à tort qu’il n’a commencé qu’au XIXe.
Éditeur : Presses universitaires de Saint-Étienne
1ére édition
Collection : La cité des dames
Thème : Lettres - linguistique
Auteur(s) : Breitenstein Renée-Claude
Langue : Français
1 illustration(s) N&B
Paru le 25/11/2021
Prix TTC : 15,00€
EAN : 9782862727431
ISBN : 978-2-86272-743-1
Dimensions : 110x175 mm.
Nombre de pages : 374
À la Renaissance, les textes célébrant l’excellence des femmes fleurissent en France sous l’influence de la réflexion humaniste sur le mariage, la présence de grandes dames au pouvoir et l’essor de l’imprimerie. Ils s’inscrivent aussi dans la Querelle des femmes en répondant, implicitement ou explicitement, aux arguments anti-féminins et antiféministes qui font alors florès. C’est pourquoi ces éloges collectifs, qui réunissent les listes de dames illustres et des apologies du sexe féminin ne sont pas dénués de tensions ni de combativité.
Ce volume rassemble des pièces de Jean Marot, Henri Corneille Agrippa, Hélisenne de Crenne, Charles Estienne, Alexandre Van den Bussche, Madeleine et Catherine Des Roches, Marie de Romieu, Marguerite de Valois et Marie de Gournay. Publiés entre 1506 et 1622, ces textes témoignent de la vitalité du genre de l’éloge collectif, de la diversité de ses formes et de la variété de ses tons. Ils fournissent des images variées, parfois contradictoires, du sexe féminin, tout en suggérant parfois de nouvelles zones d’expérience légitimes pour les femmes et de nouveaux rapports de sexe. C’est cette richesse, et l’existence même d’une production généralement tout à fait inconnue, que cette anthologie entend saisir et faire découvrir, ou redécouvrir, dans une orthographe modernisée.
Cette anthologie de dix textes publiés entre 1506 et 1622 relève du genre de l’éloge collectif de femmes, ou du recueil de notices de femmes. Ce genre, très nourri à la Renaissance, s’inscrit dans la Querelle des femmes, c’est-à-dire la substantielle production de discours « pour ou contre les femmes ». La plupart de ces textes sont ignorés du public, malgré l’immense publicité que certains ont reçue de leur temps. Ils témoignent de l’ancienneté du débat sur l’égalité ou l’inégalité des sexes et de la vigueur du féminisme renaissant, toutes choses également très ignorées du public actuel, qui croit le féminisme né au XIXe siècle. Ils montrent que des intellectuels célèbres soutenaient la cause des femmes, et que certaines d’entre elles n’hésitaient pas à descendre dans l’arène pour défendre les couleurs de leur sexe.