De Mithridate VI à Arrien de Nicomédie : changements et continuités dans le bassin de la mer Noire entre le Ier s. a.C. et le Ier s. p.C.
Les colonies pontiques ont longtemps souffert des préjugés que les Grecs faisaient peser sur elles : la mer Noire, chez Hérodote, constitue une terre exotique, mais surtout barbare et périphérique. Si l’historiographie est parvenue depuis plus de vingt ans à corriger cette image pour les années 600-200 a.C. en montrant la vitalité des échanges entre Pont et Méditerranée, les ier s. a.C. et p.C. restent encore des “siècles obscurs” pour cette région. C’est à éclairer cette période de transition que s’attachent ici les contributeurs en montrant comment interagissent, parfois violemment, les différents protagonistes : habitants des cités, populations locales et magistrats romains.
Éditeur : Ausonius éditions
1ére édition
Collection : Scripta Antiqua
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Sous la direction de : Castelli Thibaut, Müller Christel
Langue : Français
Paru le 14/02/2023
Prix TTC : 19,00€
EAN : 9782356135261
Dimensions : 190x240 mm.
La mer Noire, colonisée par les Grecs depuis le viie siècle, a connu une floraison de cités qui ont conservé leur indépendance sauf dans le Royaume du Bosphore. Mithridate VI, le premier, a constitué la quasi-unité de cet espace en contrôlant brièvement l’ensemble du littoral pontique vers 100 a.C. Moins de deux siècles plus tard, l’intégralité ou presque de ce littoral est soumis à Rome, comme le rappelle le Périple du Pont-Euxin d’Arrien. Ces deux siècles (100 a.C.-100 p.C.) sont à la charnière des histoires grecque et romaine, l’une voyant dans cette période la fin de l’époque hellénistique dans sa version régionale, l’autre y cherchant les prémices du contrôle romain sur la mer Noire. L’état actuel de l’historiographie témoigne de cette difficulté à penser ensemble ces deux siècles. Après les publications pionnières, comme celles de François de Callataÿ sur les guerres mithradatiques, ce sont souvent des découpages plus larges qui ont été récemment mis en avant dans des études centrées sur les populations de l’intérieur, comme dans les travaux russes, bulgares ou roumains des années 2010, tandis que la fin du ier s. a.C. est parfois également étudiée comme prologue à la période impériale. Plusieurs événements marquants manifestent, en effet, une rupture : l’attaque de Burebista vers 48 a.C. sur l’Ouest et le Nord-Ouest, le règne d’Aspourgos dans le Bosphore à partir de 8 a.C., l’annexion des villes grecques du Pont Gauche aux environs de notre ère, la création de la province de Mésie en 15 p.C., la fin du royaume thrace en 46 p.C., l’annexion par les Romains du Pont Polémoniaque en 64 p.C. Mais les continuités existent également dans les différents domaines, politique, économique, social, culturel. Cette question des ruptures et continuités constitue donc le fil rouge du volume, assortie d’une réflexion sur les spécificités pontiques dans la périodisation.