Un antisémitisme républicain ? La presse radicale du Sud-Ouest dans le contexte de l’affaire Dreyfus
La Dépêche (Toulouse) et Le Petit Méridional (Montpellier), quotidiens républicains de la mouvance radicale, ont politisé le « problème juif » et, lors de l’affaire Dreyfus, déployé leur propre récit antisémite.
Éditeur : Presses universitaires du Midi
1ére édition
Collection : Tempus
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Fréminville Solange De
Langue : Français
Paru le 01/02/2024
Prix TTC : 26,00€
EAN : 9782810712489
Dimensions : 162 x 241 mm.
Nombre de pages : 156
La Dépêche (Toulouse) et Le Petit Méridional (Montpellier), quotidiens républicains de la mouvance radicale, ont politisé le « problème juif » et, lors de l’affaire Dreyfus, déployé leur propre récit antisémite.
Alors que l’antisémitisme était une arme forgée par leurs principaux adversaires conservateurs catholiques, La Dépêche (Toulouse) et Le Petit Méridional (Montpellier), quotidiens populaires républicains, artisans de la prospérité du radicalisme dans le Sud-Ouest, ont politisé le « problème juif » avant même l’affaire Dreyfus. Accusant le pouvoir républicain modéré de collusion avec « la banque juive », cette presse radicale a désigné « le juif » comme une figure de l’étranger, espion à la solde de l’Allemagne et puissance financière corruptrice, menaçant la nation française et son allié russe. Mais c’est lors de l’affaire Dreyfus que les deux quotidiens radicaux ont déployé un récit, au fil des reportages, éditoriaux, chroniques…, en mesure de susciter l’aversion des lecteurs, identifiés au « nous Français », envers « le traître ». La Dépêche, qui cherchait à imposer son leadership, a alors donné de l’ampleur à son discours antisémite, représentant le juif, autant que le jésuite, comme des ennemis alliés aux modérés au pouvoir. Un double péril pour la république, en métropole et dans la colonie algérienne, selon le quotidien radical.
La Dépêche (Toulouse) et Le Petit Méridional (Montpellier), quotidiens républicains de la mouvance radicale, ont, dès le début des années 1890, accusé le pouvoir républicain modéré de collusion avec « les juifs » désignés comme une figure de l’étranger, espion à la solde de l’Allemagne, puissance financière corruptrice, menaçant également l’allié russe. Mais c’est lors de l’affaire Dreyfus qu’ils ont déployé un récit capable de susciter l’aversion des lecteurs, identifiés au « nous Français », envers « le traître ». Un danger pour la république, équivalent selon eux au « péril clérical ».