Salin-de-Giraud. une ville ouvrière en Camargue
Logique industrielle, logique sociale
Cet ouvrage analyse la situation des Salin-de-Giraud, cité industrielle au cœur de la Camargue, créée à la fin du XIXe siècle par Péchiney et Solvay, et dont la population, venue de l’immigration forme une communauté attachée au territoire et à ses traditions.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Collection : Anthropologie(s)
Thème : Sciences humaines et sociales
Auteur(s) : Guyonnet Marie-Hélène
Langue : Français
Paru le 26/03/2024
Prix TTC : 16,00€
EAN : 9791032005019
Dimensions : 160 x 240 mm.
Nombre de pages : 144
Cet ouvrage analyse la situation des Salin-de-Giraud, cité industrielle au cœur de la Camargue, créée à la fin du XIXe siècle par Péchiney et Solvay, et dont la population, venue de l’immigration forme une communauté attachée au territoire et à ses traditions.
Entre la fin du xixe et le début du xxe siècles, les compagnies Péchiney et Solvay créent ex nihilo, en Basse Camargue, un complexe industriel formé d’un vaste salin et d’une usine de soude. Pour accueillir les familles ouvrières, chaque compagnie érige sa cité d’habitation. Jusqu’à l’après-guerre, Salin-de-Giraud est un creuset où se succèdent, en un brassage continu, des populations immigrées de régions rurales de la France (Ardèche, Gard, Lozère…) et du midi de l’Europe (Italiens, Espagnols, Grecs…). Dans une perspective ethnohistorique, cet ouvrage analyse les caractéristiques du peuplement et l’émergence d’une communauté humaine « autochtone ». L’auteur se concentre notamment sur les stratégies mises en œuvre par les familles ouvrières pour s’établir durablement dans la localité et pour contourner la politique des compagnies qui s’opposent à leur projet. L’épopée industrielle de Salin-de-Giraud s’achève au début de ce siècle avec la baisse brutale de la production de sel et la vente des usines et de la cité Solvay. Cet ouvrage explore le destin d’une agglomération au cœur d’un territoire objet, désormais, de programmes nationaux et internationaux de préservation des écosystèmes lagunaires. L’ancienne ville ouvrière s’oriente ainsi vers une économie de tourisme de « découverte », évolution tenue souvent pour seule compatible avec la vocation nouvelle du territoire, mais dont on ne sait si elle est porteuse d’avenir.
Créé ex-nihilo à la fin du XIXe siècle en Basse Camargue par les compagnies Péchiney et Solvay pour y loger leur personnel, l’agglomération ouvrière de Salin-de-Giraud est caractérisée par l’instabilité fondamentale de son peuplement, lequel se renouvelle au gré des vagues migratoires successives, tant intérieures qu’étrangères, qui traversent la Provence. Dans une perspective ethnohistorique associant l’enquête de terrain à l’étude des sources archivistiques, la recherche dont rend compte cet ouvrage s’attache à la question de l’émergence d’une identité de localité au travers de l’articulation entre les logiques industrielles des compagnies, la gestion sociale de leurs salariés et les tactiques d’établissement mises en œuvre par la population désireuse de s’ancrer localement. Le début du siècle marque le déclin du complexe industriel et le retrait des compagnies dans la gestion de l’agglomération. Ce travail aborde la question de la reconversion de Salin-de-Giraud, laquelle, surdéterminée par la préservation et la restauration des écosystèmes lagunaires camarguais, voit l’ancienne ville ouvrière s’orienter vers une économie liée au développement du tourisme de découverte.