Que de baisers perdus…
La correspondance intime de Léon et Madeleine Plantié (1914-1917)
Écrire chaque jour pour ne pas perdre le lien, pour recréer une familiarité, pour revivre le quotidien, pour oublier le Front de la guerre 14-18, pour dénoncer la guerre. C’est ce qu’ont fait les amoureux qu’étaient Léon et Madeleine Plantié.
Éditeur : Presses universitaires de Bordeaux
1ére édition
Collection : Mémoires vives
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Plantié Cécile
Langue :
48 illustration(s) N&B
Paru le 08/04/2021
Prix TTC : 33,00€
EAN : 9791030005042
ISBN : 979-10-300-0504-2
Dimensions : 160x240 mm.
Nombre de pages : 520
Les époux Plantié, métayers lot-et-garonnais, se sont écrits chaque jour ou presque du 12 août 1914 au 18 août 1917. Mille-cinq-cents lettres au total qui embrassent chaque moment de la vie du couple : de l’ordinaire le plus banal, à l’arrière comme au front, des réflexions sur la guerre et sa logique destructrice, aux tendres déclarations d’amour. Dès juillet 1915, Léon renvoie au domicile les lettres de Madeleine. Ainsi, nous disposons d’une correspondance à deux voix qui a été préservée à dessein :
Petit, [Étienne, leur fils] lira [les lettres] pour se distraire, mais une fois homme il les lira alors pour se faire une idée de ce que c’est que la guerre, de ce qu’un père souffre loin de sa femme et de son enfant et peut-être il apprendra aussi à me connaître et il verra comme je l’aime.
Ces lettres, transcrites mot-à-mot par une historienne puis sélectionnées, sont un témoignage rare. Épargné par la censure grâce à sa position de vaguemestre, Léon, soldat dans la territoriale, partageait cafard et colère avec sa femme :
Zut. J’en ai assez de ces gens là, partisans de la guerre, de ces tueurs d’hommes de ces mangeurs d’enfant de 20 ans.
Mais surtout, il nommait la peine et le manque qui le lancinaient : « Que de baisers qui se perdent… » écrivait-il souvent. Au-delà de leurs emportements et de leur lassitude, ces écrits du for privé sont une manifestation de l’intime des épistoliers, de ce qu’il y a de plus profond, de plus essentiel, de plus original chez eux, de leur douleur commune d’être séparés.
Les époux Plantié, métayers lot-et-garonnais, se sont écrits chaque jour de 1914 à 1917. Ces lettres embrassent tous les moments de la vie du couple : de l’ordinaire le plus banal, à l’arrière comme au front, des réflexions sur la guerre et sa logique destructrice, aux tendres déclarations d’amour. Cette correspondance intime à deux voix a été préservée à dessein, ainsi Léon écrivait-il : « il me semble que je serais content de repasser ses longues lettres où je te disais toutes les horreurs de la guerre, toutes mes inquiétudes et tout ce que je souffrais de cette longue séparation ».