Procès-verbaux de la Société populaire de Belleville

Sous la Révolution, la commune de Belleville qui sera, comme celle de Charonne, annexée à Paris en 1860, comprenait les hameaux de la Haute-Courtille et de Ménilmontant. Territoire de vignoble, c’était un des villages ruraux les plus densément peuplés du district de Saint-Denis ; avec plus de 2 800 habitants, il vivait en relation étroite avec la capitale. L’étude des registres de la Société populaire montre la précocité et le dynamisme de la sociabilité en proche banlieue, où le club s’affirme progressivement comme l’un des organes essentiels de la vie politique locale et rassemble jusqu’à plus de deux cents membres. Dans cette commune populaire, qui manifeste une sensibilité marquée aux événements de la capitale, la proximité de Paris créait aussi des conditions favorables à la promotion de la nouvelle culture républicaine.

L’intérêt de la publication des registres de cette société tient tant à la rareté de la conservation des procès-verbaux des sociétés politiques du département de Paris qu’à la destruction quasi totale des archives révolutionnaires de la municipalité de Belleville lors de l’incendie de l’Hôtel de Ville en 1871. Outre les trois registres de procès-verbaux, des papiers de la Société permettent d’appréhender ses rapports avec les autorités constituées et de retracer l’itinéraire des principaux cadres qui ont porté la Révolution de 1791 à l’an III. La présentation replace l’évolution de la vie du club dans le contexte de la politique générale et de ses retombées en proche banlieue. On trouvera en annexe notamment des correspondances qui éclairent quelques aspects de la vie politique, de l’effort patriotique et des fêtes à Belleville sous la Révolution. Des notices individuelles dégagent l’action des personnalités qui ont réussi à porter la ligne politique jacobine à l’échelle de la commune.