
« Orients » extrêmes
Les loges coloniales du Grand Orient de France (1870 – 1940)
Les loges maçonniques dans les colonies françaises.
Éditeur :
1ére édition
Collection : Études Asie
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Morlat Patrice
Langue : Français
7 illustration(s) N&B
5 illustration(s) couleur
Paru le 10/06/2021
Prix TTC : 30,00€
EAN : 9782846545754
ISBN : 978-2-84654-575-4
Dimensions : 158 x 240 mm.
Nombre de pages : 436
Les frères maçons ouvrent des loges dans les territoires conquis des colonies au fur et à mesure de l’implantation de la présence française. Ils ne semblent pas le faire pour soutenir la conquête, ni même la colonisation, mais pour se réunir entre maçons de façon à pouvoir poursuivre leurs travaux, lors de « tenues » dans des Temples. Contrairement à certaines idées émises, le Grand Orient ne fut ni la mère de la colonisation, ni même son promoteur. La présence de nombreux maçons au sein de l’appareil colonial, d’explorateurs comme Savorgan de Brazza au Congo et Auguste Pavie au Laos, et même sur place dans les colonies, n’implique en rien le fait qu’ils auraient pu jouer un rôle prépondérant, comme les missionnaires par exemple, dans un quelconque appel à la colonisation. Le livre décrit, tout au long de son déroulement, l’ensemble des travaux, rites, initiations, productions de « planches » et de « morceaux d’architectures » et autres affiliations. Les loges envoient régulièrement au Conseil de l’Ordre, des études sur les méthodes de colonisation pratiquées dans leurs lieux de résidence. Ils expriment aussi, auprès de ce dernier, de nombreux vœux susceptibles de prendre en compte les conditions d’existence des Européens et des colonisés.
Parallèlement à son engagement en métropole dans la construction d’un Etat laïque, totalement séparé de toutes les formes d’Eglises, le Grand Orient de France essaima des loges dans toutes les parties de l’Empire colonial français, et cela dès 1738, date à laquelle La Parfaite Union allumait ses feux à « l’Orient » de Saint-Pierre, en Martinique. En 1936 la loge Phénicia à Rayak au Liban, alluma les siens, et ce sera le dernier atelier à le faire, avant la Seconde Guerre mondiale. L’Obédience devait ensuite entrer dans les voies de l’exil, de la persécution et de la clandestinité. Le nombre maximum de loges actives relevé, fut atteint au début des années 1910, et juste avant la Première Guerre mondiale. Le GODF comptait alors 63 ateliers actifs au sein de l’Empire. Le plus grand nombre de loges se trouvait en Algérie, mais il en existait également dans pratiquement toutes les autres possessions françaises.
Une large partie du livre est consacrée à une étude serrée de la composition des loges coloniales. On y trouve les lieux d’initiations, la durée des mandats des vénérables, les présidents de loges, les métiers des Maçons. Cette étude montrera que les frères maçons exerçaient pratiquement toutes les formes de métiers et que les initiations, n’étaient pas réservées à une élite sociale, mais au contraire à une élite du cœur et à la vertu républicaine.