Lire la Shoah par balles
J.S. Foer, N. Krauss, D. Mendelsohn
Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et Daniel Mendelsohn renouvellent l’écriture de la Shoah au XXIe siècle par des textes qui impliquent fortement leur lecteur. Leurs récits traitent de leurs familles décimées par la « Shoah par balles » et de la difficulté à dire une histoire lacunaire.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Collection : Textuelles
Thème : Histoire - géographie - archéologie et Lettres - linguistique
Auteur(s) : Benarroche Laurence
Langue : Français
Paru le 14/03/2023
Prix TTC : 32,00€
EAN : 9791032004470
Dimensions : 160 x 240 mm.
Nombre de pages : 306
Au début des années 2000, des écrivains juifs américains, petits-enfants de rescapés européens dont une partie de la famille a péri durant la Shoah, écrivent sur le traumatisme trans-générationnel dont ils ont hérité. Bien que nés aux États-Unis, ils partagent une mémoire qui les hante et sont marqués à la fois par la douleur persistante et par l’absence de récit qui caractérisent leurs familles respectives : peu d’informations sont parvenues aux branches américaines des familles d’origine polonaise ou ukrainienne à propos de leurs ancêtres restés dans le Vieux Pays et disparus durant les massacres qui ont décimé des villages entiers entre 1941 et 43 pendant la phase, longtemps méconnue, de la « Shoah par balles ». Parce qu’ils ont été en contact avec les derniers survivants et témoins directs de la Shoah par balles, Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et Daniel Mendelsohn appartiennent à la génération « passerelle » qui se doit de transmettre la mémoire de la mémoire. Empruntant des voies très diverses, leurs récits procèdent néanmoins tous de l’écriture de soi et impliquent fortement le lecteur en privilégiant l’émotion contenue dans les faits mêmes, ainsi que dans les réactions qu’ils suscitent. Le lecteur accomplit ainsi un voyage difficile dans l’après-coup de la Shoah, qui l’amène à aller au-delà de l’événement historique et à appréhender ce bouleversement dans l’histoire de l’humanité, cette perte irrémédiable dont le deuil reste largement inachevé.
Trois auteurs juifs américains, Jonathan Safran Foer, Nicole Krauss et Daniel Mendelsohn, renouvellent l’écriture de la Shoah au XXIe siècle dans des textes hybrides témoignant du traumatisme transmis. Issus de familles partiellement décimées, leurs récits de post-mémoire traitent davantage de l’après-coup de la « Shoah par balles » et de la difficulté à dire cette histoire lacunaire que des faits eux-mêmes. À l’heure où la transmission de la Shoah est fragilisée par la disparition des derniers témoins directs, ces écrits font œuvre de mémoire et explorent la difficulté de dire.