Le normal et le Pathologique à l’école aujourd’hui
A la croisée de la philosophie, de la psychanalyse et de la sociologie, cet ouvrage invite à réinterpréter les écarts à la norme, les problèmes disciplinaires, les différents troubles de l’attention et pathologies repérées chez l’enfant et l’adolescent dans le champ scolaire.
Éditeur : Presses universitaires de Vincennes
1ére édition
Collection : Hors-collection
Thème : Sciences humaines et sociales
Sous la direction de : Gavarini Laurence, Ottavi Dominique, Pirone Ilaria
Langue : Français
Paru le 18/10/2022
Prix TTC : 23,00€
EAN : 9782379242663
Dimensions : 137 x 220 mm.
Nombre de pages : 208
Les droits de l’enfant, dont l’émergence constitue un progrès culturel, ont profondément modifié les statuts et liens réciproques des éducateurs et des éduqués, ainsi que le rapport à l’enfant, à sa parole, à son corps, à sa responsabilité et à sa culpabilité. Consentement, principes non violents, écoute de l’enfant sont censés guider tout éducateur.
Or ces idéaux prometteurs d’émancipation se retournent fréquemment en normes, et peuvent même s’accommoder de formes éducatives vieillissantes. Une réelle tension entre paradigme égalitaire et poids des normes s’exerce à l’école par le biais d’étiquetages médico-sociaux, et on peut voir coexister une forme scolaire ancienne, caractéristique de la transmission verticale, avec des schémas de transmission horizontale.
Participant de cette même logique, la notion d’intérêt de l’enfant justifie aujourd’hui de nouveaux espaces de négociations revendiqués par les parents. Il y a là un espace pour le déploiement de valeurs et de normes communautaires, ou encore pour des attitudes consuméristes, comme lorsque des parents veulent mettre l’institution éducative au service de compétences cognitives supposées précoces de leur enfant. Alors que la diversification et l’individualisation sont les maîtres mots des réformateurs pédagogiques, il est parfois difficile de repérer la limite entre adaptation aux besoins de l’enfant et revendication illégitime. C’est pourquoi cet ouvrage, issu d’une recherche transdisciplinaire, propose une prise de distance par rapport aux normes nouvelles qui pèsent, parfois à l’insu des acteurs de l’éducation, sur l’enfance. Il s’efforce de clarifier les idéaux, les valeurs, que le nouveau discours éducatif exprime, il interroge aussi le renouvellement des pratiques que suscitent ce discours.
Laurence Gavarini est Professeure émérite en Sciences de l’éducation à Paris 8. Elle a une pratique clinique d’orientation psychanalytique auprès de groupes de professionnels en formation. Ses recherches portent sur l’éthique, la subjectivité, l’adolescence, la crise de l’éducation.
Dominique Ottavi est Professeure émérite en Sciences de l’éducation à l’Université de Paris Nanterre ; elle poursuit des recherches portent sur l’histoire des idées éducatives, sur l’Education et l’histoire de la psychologie de l’enfant et a notamment publié De Darwin à Piaget (CNRS éditions, 2009).
Ilaria Pirone est maître de conférences en Sciences de l’éducation à l’Université Paris 8, psychologue clinicienne. Ses recherches portent notamment sur la question du récit et l’articulation entre normes et éthique dans le champ de l’éducation.
Comment se départagent le normal et le pathologique aujourd’hui à l’école ? La norme scolaire a changé d’aspect, et son poids s’exerce alors même que l’école vise l’inclusion des différences et le respect de l’égalité. La neuropédagogie et la psychologie cognitive sont devenues des incontournables et exercent une influence hégémonique sur la didactique. Sans défendre un autre discours totalisant en miroir des précédents, mais au contraire dans une forme de dialogue, les différentes contributions montrent comment une approche clinique est requise pour déceler des tensions entre les idéaux et ce qui se joue effectivement dans les pratiques. Tout comme une réflexion philosophique est aussi nécessaire pour mettre en question les finalités de l’école, et leur transformation. Que se passe-t-il donc sous nos yeux, pour que les intentions louables qui soutiennent les pratiques dites inclusives à l’école s’accompagnent d’un sentiment récurrent de crise et de souffrances dans l’espace scolaire ? En intégrant des contributions d’universitaires sociologues et de cliniciens allemands et italiens, l’ouvrage se penche sur la manière dont, parfois à l’insu des acteurs, le poids d’exigences nouvelles pèse sur les élèves, alors même que les objectifs déclarés de l’éducation s’arment de bienveillance et appellent au respect du développement naturel.