La ville défigurée
Gestion et perception des ruines dans le monde romain (1er siècle a.C.-Ive siècle p.C.)
« Pour éviter que la ville soit défigurée par des ruines ». C’est ainsi que le juriste
romain Ulpien justifie de ne pas démolir des édifices illégalement construits par des particuliers sur sol public. Si les ruines invitent le voyageur moderne à la rêverie ou à la contemplation, il n’en était pas de même dans l’Antiquité. Dans le monde romain, les bâtiments détruits ¿ vestiges d’un passé ancien ou stigmates d’une catastrophe ¿ sont toujours envisagés comme une source de laideur et de désordre pour la cité. Cet
ouvrage entend donc démontrer que le refus des ruines dans les villes antiques révèle un idéal politique, celui de la cité ornée et ordonnée comme fondement de l’empire romain.
Éditeur : Ausonius éditions
1ére édition
Collection : Scripta Antiqua
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Davoine Charles
Langue : Français
6 illustration(s) N&B
Sortie prévue le 27/05/2021
Prix TTC : 25,00€
EAN : 9782356133663
ISBN : 978-2-35613-366-3
Dimensions : 168 x 240 mm.
Nombre de pages : 430
« Pour éviter que la ville soit défigurée par des ruines ». C’est ainsi que le juriste
romain Ulpien justifie de ne pas démolir des édifices illégalement construits par des particuliers sur sol public. Si les ruines invitent le voyageur moderne à la rêverie ou à la contemplation, il n’en était pas de même dans l’Antiquité. Dans le monde romain, les bâtiments détruits ¿ vestiges d’un passé ancien ou stigmates d’une catastrophe ¿ sont toujours envisagés comme une source de laideur et de désordre pour la cité. Cet
ouvrage entend donc démontrer que le refus des ruines dans les villes antiques révèle un idéal politique, celui de la cité ornée et ordonnée comme fondement de l’empire romain.
Le monde romain n’a pas connu la fascination des modernes pour les ruines. Les vestiges de constructions dégradées ou écroulées étaient pourtant une réalité présente dans les villes antiques. Les catastrophes naturelles, la violence des hommes ou le simple passage du temps, dans cet empire qui dura plusieurs siècles, concouraient à endommager ou à détruire les édifices. Que faisait-on alors des ruines qui, immanquablement, subsistaient dans le paysage ? À partir d’un examen de la documentation textuelle, en particulier épigraphique et juridique, mise en regard des données archéologiques, cet ouvrage se propose d’étudier comment les bâtiments ruinés, publics comme privés, étaient perçus par les populations, les autorités municipales ou le pouvoir romain et quel traitement leur était réservé. État intermédiaire entre la construction et la disparition, discontinuité dans le tissu bâti, les ruines posent toujours problème. Les pouvoirs publics et les juristes romains invitent à ne pas démolir les édifices, en particulier en ville, tandis que les textes littéraires et les inscriptions célèbrent les bienfaiteurs qui restaurent des monuments endommagés par une catastrophe ou maltraités par le temps. Les bâtiments délabrés sont toujours présentés comme une défiguration du paysage urbain et les villes détruites rappellent ou annoncent des temps troublés. La pérennité de la cité exige au contraire la conservation des édifices et leur restauration régulière. Les ruines forment alors un contre-modèle, qui permet de révéler, par contraste, l’idéal d’une architecture qui participe à l’ornementation de la cité et contribue à l’âge d’or garanti par l’empereur.
Le monde romain n’a pas connu la fascination des modernes pour les ruines. Les vestiges de constructions dégradées ou écroulées étaient pourtant une réalité présente dans les villes antiques. Les catastrophes naturelles, la violence des hommes ou le simple passage du temps, dans cet empire qui dura plusieurs siècles, concouraient à endommager ou à détruire les édifices. Que faisait-on alors des ruines qui, immanquablement, subsistaient dans le paysage ? À partir d’un examen de la documentation textuelle, en particulier épigraphique et juridique, mise en regard des données archéologiques, cet ouvrage se propose d’étudier comment les bâtiments ruinés, publics comme privés, étaient perçus par les populations, les autorités municipales ou le pouvoir romain et quel traitement leur était réservé. État intermédiaire entre la construction et la disparition, discontinuité dans le tissu bâti, les ruines posent toujours problème. Les pouvoirs publics et les juristes romains invitent à ne pas démolir les édifices, en particulier en ville, tandis que les textes littéraires et les inscriptions célèbrent les bienfaiteurs qui restaurent des monuments endommagés par une catastrophe ou maltraités par le temps. Les bâtiments délabrés sont toujours présentés comme une défiguration du paysage urbain et les villes détruites rappellent ou annoncent des temps troublés. La pérennité de la cité exige au contraire la conservation des édifices et leur restauration régulière. Les ruines forment alors un contre-modèle, qui permet de révéler, par contraste, l’idéal d’une architecture qui participe à l’ornementation de la cité et contribue à l’âge d’or garanti par l’empereur.