La fabrique de la laideur
Ces contributions en esthétique, sociologie, anthropologie et philosophie interrogent l’étroite articulation entre laideur, altérité et exclusion, montrant le renversement opéré du confort esthétique du beau au culte de l’ « im-beau » contemporain.
Éditeur : Presses universitaires de Provence
1ére édition
Collection : Arts
Thème : Arts - esthétique
Sous la direction de : Bancaud Florence
Langue :
3 illustration(s) N&B
15 illustration(s) couleur
Paru le 11/11/2021
Prix TTC : 24,00€
EAN : 9791032003473
ISBN : 979-10-320-0347-3
Dimensions : 170x220 mm.
Nombre de pages : 256
Si le laid a, depuis 1750, été intégré dans la réflexion sur les arts, on interroge peu la manière dont le jugement de laideur est conçu pour stigmatiser un autre au nom de sa différence sociale, ethnique, sexuelle ou de l’altération de son corps malade, handicapé ou vieillissant. Les contributions en esthétique, littérature, sociologie, anthropologie et psychanalyse réunies dans cet ouvrage entendent montrer comment la catégorie du laid est historiquement et culturellement construite ; elles interrogent l’étroite articulation entre laideur et altérité en montrant comment la fabrication de la laideur résulte d’une émotion mettant en jeu la relation entre individu et communauté. Elles montrent aussi comment la laideur sert d’arme pour valider une norme ou pour tenir à distance une réalité ou remettant en cause le consensus du groupe ou l’intégrité de l’individu ; on voit ainsi en quoi le laid est instrumentalisé pour attaquer une minorité au nom de stéréotypes culturellement préconstruits et pour justifier son rejet au nom d’une norme du « beau », du « bien » ou du « moral. » Mais le laid, devenu le fondement d’une esthétique négative refusant le plaisir confortable du beau, permet aussi de dénoncer l’inacceptable. Enfin, transcendant la traditionnelle opposition beauté/laideur, il fonde une esthétique de l’expressivité, voire de l’« im-beau » : si le dogme du beau est celui de l’identique, du même de la raison, la laideur serait donc par essence associée à l’altérité.
Les contributions en esthétique, littérature, sociologie, anthropologie et psychanalyse réunies dans ce volume interrogent l’étroite articulation entre laideur, altérité et stigmatisation sociale ou condamnation morale ; elles montrent comment la fabrication de la laideur résulte d’une émotion socialement fabriquée mettant en jeu la relation entre individu et communauté ; la catégorie du laid apparaît comme historiquement et culturellement construite ; elle vise aussi à rejeter comme dépassée la norme du « beau » pour mettre en œuvre une esthétique de l’expressivité, voire de l’« im-beau ».