Figures de la tératologie scientifique
Geoffroy Saint-Hillaire, Dareste, Etienne Wolf
À partir de l’histoire de la tératologie ou « sciences des monstres », un ouvrage qui propose une contribution originale, appuyée sur des exemples frappants, à l’étude des rapports entre théorie et observation en sciences et enrichit par là un questionnement épistémologique qui reste d’une profonde actualité.
Éditeur : Éditions universitaires de Dijon
1ére édition
Collection : Histoire et philosophie des sciences
Thème : Sciences - mathématiques
Auteur(s) : Ancet Pierre
Langue : Français
56 illustration(s) N&B
Paru le 15/02/2022
Prix TTC : 18,00€
EAN : 9782364414129
ISBN : 978-2-36441-412-9
Dimensions : 150x230 mm.
Nombre de pages : 165
Étrange science que la tératologie ou « science des monstres » : issue des travaux fondateurs d’Étienne et Isidore Geoffroy Saint-Hilaire au début du XIXe siècle, elle a fait sortir les corps malformés de leur statut d’erreur ou d’échec du vivant pour révéler leur organisation originale, et a proposé une classification ordonnée de ces êtres jugés jusqu’alors aberrants. Elle cherche à intégrer les êtres dits « monstrueux » dans l’ordre régulier du vivant, sans s’arrêter à leur apparence et les considérer au contraire pour eux-mêmes, dans leur spécificité que la référence aux corps ordinaires écarterait bien trop vite.
Avec les travaux de Camille Dareste, la tératologie devient expérimentale et s’enrichit de nouveaux concepts liés à l’embryologie, faisant du monstre un fossile vivant, un vestige de la genèse de chaque corps à travers une étude fine de son développement. L’extension de cette approche se poursuit au début du XXe siècle, avec les expériences d’Étienne Wolff sur l’embryon précoce d’oiseau, qui amènent une nouvelle compréhension du développement de l’être à partir d’une fine connaissance de ses ébauches.
Ce regard sur le corps monstrueux se voulait neutre, conformément aux ambitions du positivisme mais cet ouvrage montre en quoi il reste largement tributaire des perceptions communes et de ses présupposés théoriques. Il propose une contribution originale, appuyée sur des exemples frappants, à l’étude des rapports entre théorie et observation en sciences et enrichit par là un questionnement épistémologique qui reste d’une profonde actualité.
Le regard sur le corps jugé monstrueux s’est constitué au travers des travaux de quatre grandes figures de la tératologie française : les Geoffroy Saint-Hilaire, Camille Dareste et Etienne Wolff. On y voit comment le monstre jugé aberrant est rentré dans l’ordre du vivant, non pas comme dépendance de la forme ordinaire mais comme organisation originale à part entière. Ce regard sur le corps monstrueux se voulait neutre, conformément aux ambitions du positivisme, mais l’auteur montre ici en quoi il reste largement tributaire des perceptions communes et de ses présupposés théoriques. Ce livre propose une contribution originale, appuyée sur des exemples frappants, à l’étude des rapports entre théorie et observation en sciences et enrichit par là un questionnement épistémologique qui reste d’une profonde actualité.