
Esclaves et résistances à l’île Bourbon (1750-1848)
De la désobéissance ordinaire à la révolte
Dans la société conservatrice de l’île Bourbon, où nulle abolition n’a été effective jusqu’en 1848, le dernier siècle constitue aussi l’apogée des contradictions et des affrontements idéologiques autour de la question de l’esclavage et de sa légitimité comme mode de production.
Éditeur :
1ére édition
Collection : Études Asie
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Carotenuto Audrey
Langue : Français
Paru le 04/03/2021
Prix TTC : 35,00€
EAN : 9782846545563
ISBN : 978-2-84654-556-3
Dimensions : 158x240 mm.
Nombre de pages : 520
L’île Bourbon, dont l’économie est fondée sur l’esclavage et la culture d’exportation, établit un régime coercitif et discriminatoire. Les résistances serviles sont une des manifestations d’opposition sociale et politique possibles. Le concept de résistance renvoie à une série de comportements opposants qui apparaissent naturellement dans un régime de contraintes, du plus bénin au plus radical. La coercition fait naître à la fois des résistances « mécaniques » de refus et de violence, des résistances « psychologiques » mais aussi de simples « attitudes d’ajustement » au système. La désobéissance servile n’épouse pas toujours des formes spectaculaires de rébellions sanguinaire
Le dernier siècle de l’esclavage légal (1750-1848) dans l’île Bourbon. Dans une société de domination où la parole de l’esclave est étouffée, les archives judiciaires lui donnent voix au chapitre, car, enfreignant les règles imaginées pour le contraindre et le nier, elles permettent enfin à l’esclave d’exister.
En dressant le tableau d’une île esclavagiste à part, la Bourbon des Mascareignes, inscrite dans l’histoire coloniale française de l’océan Indien, l’auteure cherche à utiliser les chiffres pour interroger les résistances serviles spécifiques à cet espace : entre la « préservation », la « rupture » et « l’agression », la résistance, qui prend souvent les traits d’actions ordinaires, sert surtout à limiter la violence d’un quotidien et à contourner la coercition. Mais peut-on parler de « résistances » ?
L’usage de ce mot a pu être polémique, notamment à la Réunion, car il fut utilisé par des militants culturels