Édifier le monde
Construction logique et constitution phénoménologique
On associe la notion d’Aufbau à Der logische Aufbau der Welt de Carnap. Pourtant, le titre même de l’œuvre n’a pas été choisi par Carnap, et le concept d’Aufbau n’apparaît quasi nulle part dans le texte de 1928, remplacé par le concept de Konstitution.
Éditeur : Sorbonne université Presses
1ére édition
Collection : Philosophies
Thème : Sciences humaines et sociales
Sous la direction de : Pradelle Dominique, Farges Julien
Langue : Français
Paru le 22/02/2022
Prix TTC : 25,00€
EAN : 9791023107012
ISBN : 979-10-231-0701-2
Dimensions : 145x210 mm.
Nombre de pages : 450
On associe la notion d’Aufbau à l’ouvrage Der logische Aufbau der Welt de Carnap. Cette assimilation n’a pourtant rien d’évident, d’une part parce que le titre même de l’œuvre n’a pas été véritablement choisi par Carnap, d’autre part parce que le concept même d’Aufbau n’apparaît presque nulle part dans le texte de 1928, où il se trouve remplacé par le concept de Konstitution ou de logische Nachkonstruktion. Cette substitution soulève la question suivante : la logique, ou plus précisément la « logistique » dont Carnap se réclame, peut-elle produire autre chose qu’une reconstruction ou post-construction du monde, et y a-t-il même un sens à parler d’une édification ou d’un Aufbau « logique » ?
Encore faut-il déterminer la nature exacte de cet Aufbau, ce qui implique d’effectuer un retour sur les origines du concept d’Aufbau dans la philosophie de langue allemande, et plus particulièrement dans la phénoménologie, du début du XXe siècle.
Husserl semble jouer dans l’élaboration de ce paradigme un rôle de pivot, en introduisant dans la description phénoménologique le vocabulaire de la construction. C’est pourquoi une part de cet ouvrage consistera en une mise au jour de la prétention édificatrice de la phénoménologie husserlienne. L’intérêt de la notion d’Aufbau tient cependant au fait que, loin de se prêter uniquement à un usage phénoménologique, elle semble délimiter un champ extrêmement large qui rassemblerait aussi bien le néokantisme que le phénoménalisme, et dont les usages s’étendraient du premier post-kantisme jusqu’à la sociologie phénoménologique. Il s’agira donc, à travers l’archéologie du concept d’Aufbau, de mettre au jour l’unité d’une tradition philosophique allemande.
On associe la notion d’Aufbau à l’ouvrage Der logische Aufbau der Welt de Carnap. Mais cela n’a pourtant rien d’évident, parce que le titre même de l’œuvre n’a pas été véritablement choisi par Carnap, et parce que le concept même d’Aufbau n’apparaît presque nulle part dans le texte de 1928, où il se trouve remplacé par le concept de Konstitution ou de logische Nachkonstruktion. Ceci soulève la question suivante : la logique peut-elle produire autre chose qu’une reconstruction ou post-construction du monde, et y a-t-il même un sens à parler d’une édification ou d’un Aufbau « logique » ?