
Dieu, le souverain et la cour
Stratégies et rituels de légitimation du pouvoir impérial et royal dans l’Antiquité tardive et au haut Moyen Âge
Éditeur : Ausonius éditions
1ére édition
Collection : Scripta Antiqua
Thème : Histoire - géographie - archéologie
Auteur(s) : Becker Audrey
Langue : Français
15 illustration(s) N&B
50 illustration(s) couleur
Paru le 15/03/2022
Prix TTC : 25,00€
EAN : 9782356134325
ISBN : 978-2-35613-432-5
Dimensions : 170x240 mm.
Nombre de pages : 460
Au cœur de cet ouvrage se trouve la construction du pouvoir politique et de sa légitimité depuis la fin du IIIe siècle jusqu’au début du VIIe siècle, dans une période où l’Empire romain se trouva confronté à de nouveaux défis parmi lesquels la fragmentation de son espace politique provoquée par l’arrivée et l’installation de nouveaux protagonistes barbares sur son sol ainsi que la christianisation du pouvoir. Ces trois siècles et demi, depuis le règne d’Aurélien jusqu’au IVe Concile de Tolède, du fait de la multiplicité des acteurs politiques et de la coexistence de différents modèles de légitimation, furent un âge d’expérimentations à partir desquelles le modèle de la royauté médiévale se construisit en Europe.
L’impôt étranger était détesté en Judée, paraît-il, par un peuple fier de participer de ses biens au culte du temple de Jérusalem. Cette idée, très répandue dans l’historiographie, vient en effet des sources antiques, mais est-elle historique ? En explorant des sources variées et des découvertes récentes (textes de la tradition littéraire, manuscrits de la mer Morte, monnaies, inscriptions, vestiges archéologiques) et en s’appuyant sur une méthodologie transdisciplinaire (sociologie, psychologie sociale, droit fiscal), cet ouvrage prétend replacer la fiscalité en Judée hellénistique et romaine dans l’histoire politique de cette région. Comme l’impôt est une manifestation de la souveraineté, certains groupes se demandent s’il est permis de payer tribut à un maître étranger en plus de l’offrande obligatoire versée à Dieu. Mais cette doctrine est protéiforme, variable selon les milieux, évolutive selon les conjonctures, tantôt visible et tantôt invisible en fonction des aléas de l’histoire. Plus encore, loin d’être consubstantielle au judaïsme, cette doctrine est le fruit d’une instrumentalisation politique, un outil rhétorique brandi pour motiver le peuple à l’insoumission. Apparue à l’époque des Maccabées, elle est récupérée sous des formes plus ou moins radicalisées par divers partis d’époque romaine. Pourtant, on ne la repère nulle part au-delà des discours : même les plus hostiles au tribut lèvent des impôts sitôt qu’ils se trouvent au pouvoir, souvent en reprenant l’ancien tribut à leur profit. En confrontant cette omniprésence de la contestation antifiscale dans les discours, à la réalité de l’impôt sur la période, cet ouvrage révèle la distance entre la politique et la vie concrète et incite à revoir avec prudence divers élément souvent admis sans réserve : ainsi, que l’impôt tributaire était oppressif, que la population s’est appauvrie du fait de l’exploitation étrangère des ressources, ou encore que les maîtres de la région n’ont visé que leurs intérêts au détriment du consentement des contribuables.