
Dé-coïncider d’avec les études de genre
Éditeur : Descartes & Cie
1ére édition
Thème : Sciences humaines et sociales
Auteur(s) : Bibard Laurent, L'yvonnet François, et Guillaume Marc
Langue : Français
Paru le 15/11/2022
Prix TTC : 10,00€
EAN : 9782844463647
Dimensions : 156x234 mm.
Les études et les mouvements militants souvent résumés par le sigle LGBT (ou plus précisément LGBTQIA+) se multiplient un peu partout dans le monde mais principalement en Occident. Ce livre explore les conditions très générales de ce développement : individualisme, consumérisme et nouvelles possibilités techniques. Il reconnaît l’intérêt et la légitimité de ces études, rappelant que l’intention initiale qui les anime est la libération des femmes du joug archaïque des hommes. Mais il en montre aussi les limites quand elles se transforment en idéologies simplistes et extrêmes. Il en propose donc une critique ouverte qui débouche sur une hypothèse stimulante et qui revalorise le statut du féminin.
Dé-coïncider d’avec les études de genre
Auteur : Laurent Bibard
Postface : Marc Guillaume
Collection : Dé-coïncidences
Nombre de pages : 60
Prix : 10 €
Présentation
Le travail de Laurent Bibard nous invite à « mettre en examen » l’acronyme LGBTQIA+, un acronyme qui joue, comme souvent avec les idéologies résumées par un slogan ou un chiffre, un rôle d’attracteur et de réducteur de la pensée, la pensée tournant en rond autour de lui et cessant de progresser. À l’inverse, partant du mouvement amorcé par cet acronyme pris comme symbole des « théories » du genre, son travail ouvre le cercle de la pensée. En replaçant d’abord le champ des études du genre dans le contexte mondial de l’hyper-individualisme et du consumérisme. En replaçant ensuite toutes les différences dans les divers espaces où elles se déploient – pas seulement l’espace des réalités concrètes et techniques mais aussi dans les espaces de l’imaginaire et du symbolique.
Ainsi, les études de genre ne concernent pas seulement les questions de mœurs et de sexualité. Elles ont un impact politique dont la résonance peut être perçue dans le monde entier, aussi bien en Russie qu’aux États-Unis, et susciter de nombreux conflits car, pour beaucoup, elles mettent en cause des « valeurs traditionnelles ».
Ces études de genre issues des luttes féministes présentent une dimension militante souvent désignée par la théorie du genre ou encore par le sigle
LGBTQIA+. Ce sigle renvoie à : Lesbian, Gay, Bisexual, Transsgender, Qeer, Indifferent, Asexual. En français : Lesbiennes, Gays, Bisexuelles, Transgenres, Qeer, Indifférentes, et Asexuelles. Le signe « + » symbolisant que la diversité des orientations sexuelles peut se décliner à l’infini.
Ces études sont devenues une évidence en « Occident » mais les approcher de manière critique est devenu difficile, car leur critique est vécue par certains comme inacceptable. Réfléchir à la pertinence et aux limites éventuelles de certains des présupposés de ces études devient même parfois « politiquement incorrect ». L’auteur estime que c’est une difficulté commune à tous les extrémismes qui se manifestent actuellement autour de la question de la libération des mœurs. Les excès sont partout et l’actualité française en donne de multiples exemples : la campagne publicitaire du planning familial présentant un homme transgenre « enceint » a ainsi défrayé la chronique.
Le grand intérêt de l’approche de Laurent Bibard est de s’affranchir de cet interdit (de la critique) et de rechercher les racines profondes de ce développement des études de genre. Il montre que, depuis un demi-siècle, l’idéologie libérale, le consumérisme, l’hyper-individualisme, tout cela s’appuyant sur l’explosion de nouvelles technologies, en particulier dans le domaine du numérique, ont rendu possible le franchissement de frontières qui avaient jusque-là pu sembler naturelles et intangibles. Ainsi, grâce à des interventions médicales et chirurgicales, le corps humain semble devenir infiniment malléable et transformable. Cette alliance du « droit » du consommateur et du pouvoir technique ouvre non seulement la possibilité mais aussi, pour certains, le « droit » au changement de sexe.
Au cours de son analyse critique Laurent Bibard propose une hypothèse particulièrement stimulante : tout être humain, parce qu’il est né d’une combinaison de gamète mâle et de gamète femelle, porte en lui (symboliquement, imaginairement, mais aussi réellement) le féminin et le masculin. Mais il ajoute: la petite fille, parce qu’elle comprend très tôt qu’elle portera ou pourra porter un enfant, est marquée par une coïncidence originaire avec sa mère, alors que le petit garçon prend conscience d’une faille infranchissable qui le sépare de sa mère. Cette hypothèse redonne à la matrice féminine une place « à la fois comme organe, comme symbole, et comme lieu exclusif de la possibilité de toute gestation, et donc de l’avènement de tout humain. »
L’auteur
Laurent Bibard est professeur à l’ESSEC, où il enseigne la philosophie politique, la sociologie, et l’économie. Responsable de la filière Management et philosophie, il travaille en particulier sur les dynamiques de vigilance en situation de crise. Il est également Directeur académique pour l’ESSEC du Master Eau pour Tous (OpT) en collaboration avec ArgoParisTech.
Après son ouvrage publié en collaboration avec Edgar Morin, qui s’intitule Complexité et organisations, Faire face aux défis de demain (2018), son dernier livre présente une Phénoménologie des sexualités, La modernité et la question du sens (2021).